Vous avez sans doute remarqué que les bouteilles de vin n’ont pas toutes la même forme. Pourquoi tant de formes pour nos bouteilles de vins françaises ?
Nous faisons le tour de la question dans cet épisode d'EXTRA BRUT - notre web-série à vocation pédagogique autour du vin, avec l'agitateur gastronomique Nicolas Rieffel. L'objectif : répondre en un temps record à toutes les questions que vous avez un jour pu vous poser sur le vin...
Réponses livrées par les "Chasseurs de Lune", adhérents et employés de la cave Bestheim.
La bouteille en verre est une innovation qui s’est largement diffusée à partir du 18ème siècle. Son utilisation s’est standardisée lorsqu’on a réalisé que le vin se conservait mieux en bouteille qu’en fût ! Très vite sa contenance est fixée à 75 cl. En revanche, la forme de la bouteille varie : arrondie, élancée, plus carrée, plus bombée... Voici un petit tour de France des bouteilles de vins !
Pansue, haute, aux épaules douces et au col fin, dotée d’un fût de forme légèrement conique, elle apparait en Bourgogne à la fin du 17ème siècle et est aujourd’hui répandue partout dans le monde.
… aussi appelée « frontignan » ! C’est la plus populaire, souvent celle que l’on s’imagine quand on pense à une bouteille de vin. Auparavant, les bouteilles de Bordeaux étaient en forme de cônes ; mais comme ce n’était ni très pratique, ni très solide, elles sont devenues cylindriques. Elle est adoptée dans plusieurs autres régions, qui n’ont pas leur bouteille attitrée !
C’est la fameuse bouteille à la fleur de lys. Elle ressemble à la bouteille bourguignonne, en plus fine. Le blason du Val de Loire est gravé sur l’Angevine, tandis que la bouteille utilisée pour les Muscadets porte le nom de l’appellation au bas du fût.
On recense deux formes de bouteilles pour l’appellation Côtes de Provence : les vins de propriétaires sont embouteillés dans des « flûtes à corset » (dont la base est plus resserrée), tandis que les négociants eux utilisent la « Côte-de-Provence ».
C’est la bouteille des Châteauneuf-du-Pape, dont le blason « Côtes du Rhône » est gravé sur l’épaule.
Cette bouteille est uniquement utilisée pour le vin jaune du Jura. Elle a une contenance plus faible que les autres, seulement 62 cl.
Tout en finesse et en élégance, c’est la plus haute des bouteilles, dont la forme spécifique est même protégée par un décret datant de 1955 ! Règlementairement, elle doit être constituée par un corps droit, d'apparence cylindrique, surmonté d'un col à profil allongé dont la hauteur vaut approximativement cinq fois le diamètre de base. Sa partie cylindrique doit arriver approximativement au tiers de la hauteur totale.
Avec ces principales caractéristiques, facile d’identifier d’où vient un vin juste à sa bouteille ? Oui et non, car la forme de la bouteille n’est pas un brevet interdisant les producteurs d’autres pays ou régions de fabriquer des bouteilles similaires. Ainsi, on retrouve la bouteille bordelaise en Afrique du Sud, au Chili, aux États-Unis, en Italie, en Crète, en Autriche et en Hongrie. La Flûte rhénane quant à elle est utilisée pour embouteiller le vin de Cassis, encore le Crépy et le Jurançon. Aussi, nombre de vins du nord de l'Italie, d'Allemagne, d'Autriche et d'Europe de l'Est sont mis en bouteille dans des flûtes.
Au final, seules le Clavelin du Jura et la Flûte d'Alsace font parties des mesures à respecter dans le cahier des charges des appellations concernées pour porter leurs noms. Quant aux autres formes, bordelaises, bourguignonnes, etc., elles ne font l’objet d’aucune réglementation ! Les vignerons ont donc le choix de mettre leurs vins dans n’importe quelle forme de bouteille.
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